L'AUTONOMIE
Elle s’appuie sur plusieurs éléments :
- La mise en place de repères spatiaux qui permettent aux enfants de s’approprier les lieux. Concrètement, cela signifie une certaine stabilité dans les aménagements. Par exemple, un endroit a été déterminé pour le rangement des livres, dans chaque espace (bébés, moyens, grands. Un enfant qui peut trouver facilement son livre préféré dans un endroit qu’il connaît bien peut ainsi se construire une routine rassurante.
- La vigilance à ce que la sécurité physique des enfants soit assurée : aider un enfant à devenir autonome, c’est lui donner les moyens de découvrir le monde avec l’assurance de ne pas se mettre en danger. Cela implique bien sûr une réflexion constante quant à l’aménagement des locaux.
- Cela passe aussi par un travail pédagogique consistant à aider l’enfant à mesurer les risques qu’il prend. Pour cela, il est important de laisser à l’enfant l’initiative de ses actes : par exemple, on n’assoit pas un enfant qui ne sait pas le faire par lui-même, on ne le met pas sur un camion dont il ne sait pas descendre…. Inversement on ne l’empêche pas de monter sur le toboggan en disant « tu vas tomber », mais on le laisse vivre ses expériences en le prévenant des risques qu’il prend éventuellement., en l’accompagnant, en le guidant dans les passages critiques et on le rassure, on le console s’il est tombé.. Le rôle de l’adulte n’est pas d’empêcher l’enfant de prendre des risques, mais de lui permettre d’entreprendre dans un contexte sécurisant matériellement et psychologiquement. Notre projet pédagogique s’appuie grandement sur la confiance faite aux enfants et à leurs compétences. A nous de leur proposer les outils pour mettre ces compétences en œuvre.
- On veille donc à la taille, la stabilité des éléments, aménagements mis à leur disposition, pour que les enfants puissent s’en saisir sans danger, et le plus souvent possible sans intervention de l’adulte.
- Il nous faut trouver un équilibre entre ce que l’on a envie de laisser faire aux enfants et ce que les enfants peuvent ou veulent faire seuls. Cet équilibre est variable en fonction de l’évolution motrice, du goût du risque de chaque enfant.
- Il ne faut pas oublier que les limites posées par les adultes favorisent aussi l’autonomie de l’enfant : dire non à un enfant, c’est d’abord le traiter comme une personne et c’est aussi lui permettre de comprendre qu’il peut dire non à son tour. C’est l’une des clés de la relation à l’autre. Par ailleurs, il est important d’expliquer et de nuancer ce NON : parce que c’est dangereux, parce que ça peut faire mal à un autre enfant, parce que c’est sale, parce que ça abîme le matériel… et surtout pas parce que l’enfant serait « vilain » ou « un cochon ». Une des clés de la pédagogie de la crèche est de critiquer (positivement ou négativement) l’acte et non l’enfant qui l’accomplit.